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  Extraits de la trilogie : L'aureus d'Eros ; Le marteau multicolore ; Homo salmo.

 

 

 

Le Marteau multicolore

 

 

Une roue lourde comme l’univers sème les nécropoles aux vents solaires.

Insignifiantes perles naines.

Le verre coule aux creux des mains naïves.

De vieux enfants, prisonniers du bac, lancent des poignées de dune au pied du mortier circulaire.

Insensible, il broie les ambassadeurs et renvoie de la poussière aux yeux des innocents.

Morphine tuteure

 

Il faut déterrer le marteau multicolore.

 

J’ai cru reconnaître des résidus d’Atlas dans la cohorte des génies complices encombrant la dernière vallée.

Ils plieront, eux aussi, sous le poids de la réalité.

La tortue les ignore.

Dans leurs creusets de boue séchée se consument en fumée les ordures de l’imagination.

Crânes de poisse et fémurs de polystyrène

L’usine à fumigène ventile sa noirceur loin des hauteurs et récolte les pluies acides.

La grande industrie du parasitage prospère au jour et non dans l’opacité clandestine.

Les pilons rougis de cette mêlée de forgeries semblent ne jamais devoir céder.

A perte de vue de grands bras mécaniques affairés frappent, frappent, frappent et brutalisent la vérité.

De l’alternance de l’azur naît l’altération de la pensée.

La nébuleuse des magiciens lapide le matin tractant un soleil brûlant.

 

Aux ordres, la multitude dresse la toise immense en place de grève.

Les géants, vulnérable à portée de mètre, courtisent les satellites refuges et penchent pour l’éloignement.

Qu’au tocsin aucune tête ne dépasse !

Nulle chevelure n’est autorisée à branler les nuages.

 

Il faut déterrer le marteau multicolore.

 

Pendant ce temps, dieu, le complot, ceinture les conversations.

Dieu, la pupille démesurée semeuse de fumier crie gare aux sodomites.)

C’est un loisir contraignant qui nécessite un judas pour chaque paillasson.

Ce sabre d’éther compte les centimètres d’obscurité, une main dans la terre rouge l’autre dans la lumière.

Et manipule.

D’un peu plus loin chaque jour.

Sa méthode ? Stériliser puis inonder tout bouillon de culture déviant.

Ô précieux tessons, épargnés par les labours incessants, qui nous protègent de ces assauts.

Ô précieux indices immaculés qui nous maintiennent éveillés.

Sous la voûte, seul le doigt imaginé de Michel Ange maintient la voûte du mensonge.

Bâillonnez les craquelures !

Maquillez l’époque !

Diable, un peu de couleur sur le désordre.

 

Couvert d’un peu de terre, le marteau multicolore n’est donc pas embarrassé d’une gangue de granit.

Il est sa propre masse ; un.

Ne réclame ni volume ni subterfuge, ni gonflement minéral.

L’outil, trésor de l’immanence, trône au premier sommet parmi les hommes, offrant ses phérormones aux cœurs marcheurs.

 

Le marteau multicolore est déterré

 

Un polyèdre de marbre noir dépasse d’un taillis hérissé au milieu de mon chemin.

C’est une pierre tombale qui condamne à la halte.

On peut y lire « Ci gît la mélancolie à jamais couverte de tristesse et d’apathie »

L’imagination a t-elle fait corps avec sa part malade jusque dans la mort ?

 

La main droite sur le manche offert j’adresse un coup définitif au tombeau.

Mais la masse multicolore ne trouve pas d’ennemi, paraît fondre, saisie par l’obscurité. Absorbée…

La lutte pour l’outil débute dans un bain de force.

Le polyèdre bouffit, change d’aspect, enfle, enfle jusqu'à la libération de l’imagination dans un vacarme formidable.

 

Déformez l’espace sitôt l’outil en main

Effeuillez les dimensions à marteler en gardant à l’esprit la matière.

Criblez de coups chaque nanoseconde, que résonne la chanson du bronze défié.

L’onde longue, celle qui parle aux ventres et fait chanceler les ponts, portera le La aux oreilles congénères.

 

Au loin, grouillant dans les jointures de l’évolution, quelques cloportes reluquent nos néo-cortex.






La constellation du saumon



Nautes!

Nos aînés n’y sont plus.

La carrière entre en nous comme un rayon colonise l'univers.


Vérité chérie, les générations ont fait du mensonge le ciment de l’espèce.

Ô alignements infinis de jambes mortes constellés de parasites !

Ô bouchots envasés et pourris qui portez les forets de bras tirant à nous la couverture asphyxiante !


Alerte multicolore !


Tendez l’oreille en direction des lames lourdes.

Elles naîtront froides, dans la vitesse.

N’ayez plus peur.


Patinez les bois à coup d’épiderme.

Que luisent les dérives au centre des eaux.

Les pieds flirtent dans les flaques.


Prêtez l'œil au mouton noir.

Confiez lui l’or des instants.

Qui d’autre peut digérer le plomb?


Goûtez les pollens.

Combien le miel doit il aux abeilles folles?

Les fleurs sont manipulatrices


Les parfums ne sont plus des mensonges.

Mais le treuil de l’espèce, un mystère troyen.

L’air de ne pas y toucher.


Pendant que claquent les ampoules saintes sur les navires de guerre, prenons les hauteurs sauvages pour que couvrent nos cœurs admirables les chœurs de cent mille cathédrales.


 

L’invisible n’est pas caché.

Les choses ne sont pas ainsi.

L’illusion, le chiffon rouge, est derrière et dépasse négligemment pour partie.

Absorbée, la foule démente part à sa recherche.

Mémoire de bovidé contre rougeur d’une toile.

La vérité incarnée semble à portée, comme un trésor semble toujours se trouver derrière la prochaine colline.


Ils poursuivront des vies durant le spectre écarlate.

Le verront partout, car il s’y trouve.

Sous un pyramidion émigré, au cœur d’une constellation de hasard, dans les plis d’une épitaphe, sous les dalles fissurées d’un mausolée, autour d’une pupille verdâtre.


Morale cruciforme!

Le premier jour conduit au dernier.

Pourquoi napper de mystère les messages éternels?

Les routes ne sont pas plus belles dans le brouillard.

Le commerce se drape toujours d’ésotérisme.

Quant au merle moqueur, il ne goûte pas les fruits au secret!


La chaleur des routes menant à Damas, pèse sur les exaltés.

Quelques tonnes de lumières à traduire et dans le Graal, de la liqueur de cervelles divinatoires que boiront les purs.


L’aiguille gorgée d'encre prolonge l’index moralisateur.

Souviens toi de ton corps, avant qu’un dieu Tatoue un papillon sur celui d’une femme .

Avant qu’un dieu dessine deux yeux sur les reins d’un homme.


La constellation du saumon, seule, réclame le retour éternel.

Cela bien avant l’individu divisé, éparpillé, perdu

Je vois des galaxies comme autant de terminaisons nerveuses.

J'imagine les gouffres à matière, heureux.


Faut-il savoir que l’on est un véhicule pour répondre à l’appel ?


Le poète ne démontre pas.

L’intuition se mêle à l’oxygène et pénètre ses poumons distillateurs pour fleurir son cerveau.

Il est l’abeille absurde qui le plus souvent se perd.

Les vertus du hasard le mènent aux adolescentes prairies d’ivresse

Le pollen amniotique.

Le trouble.

Le transport.


Nous reviendrons à vous par goût de la réalité, avec l'apparence des peuples.

Nous reviendrons, autant de fois qu'il sera nécessaire, pour caresser la traîne sereine de l’étoile qui voyage.

Jusqu’à l’orgasme.


Les pieds dans le labour, douze corneilles comme couronne, j’urine dans la froidure conductrice et Alnilam se lève.

Je dois vous dire la vérité au sujet des races.

Elles existent.






La torche



Une olfaction du monde, singulière, peut elle se dispenser de représentants de commerce ?

Quatre inférieurs, manutentionnaires, à peine sortis de hangars concentrationnaires, maintiennent au sol l’animal à casaque bariolée.

J’échangerai volontiers mon étroite proéminence contre ses naseaux tranchés de frais, pour sentir la merde comme un bœuf.

Mais faire honneur aux cœurs charcutiers ne stimule pas la raison.

La greffe ne me rapproche pas des effluves nauséabonds.

L’échec.

La suture.

L’oublie.

J’aurais du prendre ses sabots pour écraser plus sûrement, enterrer plus profondément.


Mais j'ai des mains pour creuser... et déterrer une racine enchantée.

Rarissime puisque c’est la règle.

Une racine gigantesque, un empilement abyssal de fureur ; de l’histoire sur de l’histoire sur de l’histoire.

Verticale orgueil érectile.

Une racine que l’on sciera.

Une qui deviendra mât.

Des autres? Faisons des guitares, puis jetons nos torches incendiaires sur les navires lestés d’ennui.

Ces amas de poutres infestées d’insectes connaîtront la poussière, puis les éprouvettes reliquaires.

Touchez du bois !

Le basting se reproduit mais ne fleurit pas tout les deux mille ans.


Les voiles éparpillées font les millions de mouchoirs de secours aux chevets des poissés.

Spinnaker emmorvé pleurant la disparition des mains couturières ou l’armée d’araignées tisserandes.


Qui a mis le volant aux écroues ?

Qui l’a encastré dans la paroi d’une cathédrale, pour en faire une rosace, une figure calcifiée de la légende nomade?

La nef est le berceau de l’illusion sédentaire.

Lune Antique maintenue.

Lune artificielle protégée.

La pourpre n’est pas ignifugée.


Les flammes rapprocheront toutes les chimères antédiluviennes du diamant simulé.

Les ports rassasiés de carbone trouveront les vents forts, cauchemars des fantômes d’ébène.

L’humeur des marrées bercera les petits éclats disparates et calcinés.

Le clapot sonne la dispersion…

La tempête annonce l’unification, la crispation, et la résurrection des ongles plantés dans le bois et les chairs.

Rivets d’un corps repoussé...

Limes ennemis allez vous me coûter la vie ?


Nerfs et muscles je vous veux serviles en ces temps ou les vents couvrent nos chœurs.

La tourmente ne connaît pas l'émancipation, mais le regroupement et la chaleur de nos souffles.

Nos haleines se mêlent dans l’effort.


Les hommes fols, droites figures de l’absurde, ne sont pas des prototypes ébarbés.

Ils savent simplement se perdrent entre deux codes.

Faire le tour de l’atome, la perle de l’espèce nubile, quadrillé de chaussées immaculées.

Errer dans les lieux d’artifice avec une allumette comme soleil.

Boire les entrailles du serpent, quand l’eau se couvre d’épines.

Déterrer la matrice du mythe.

S’en saisir.

Et, le bras fort, l’imposer à tous les regards.


La plèbe oublieuse se moquera en la voyant prisonnière du poing cousu.


L’outil et la main droite

Une enclume comme autel sacrificiel de fortune

L’utérus immobile sur l’acier

La masse multicolore dirigée et violente frappe, le dernier sceau, celui de la destruction.

Frappe, le premier sceau, celui du présent bâtisseur.


Le sein émietté, un chant nous ramène à la mémoire de toutes choses

Le chahut

Le chahut

Le chahut

 


Les Nautes

 


Dans l’univers

Ou la lumière

N’est pas commune

Voguent les nautes

Entre les côtes

Au clair de lune


Tous feux éteints

Flottent à dessein

Les rares navires

Qui de l’avant

Contre les vents

Vont sans faiblir


Aucun torrent

Nul ouragan

Ne peut dévier

L’embarcation

La faire ponton

Nu, désarmé


La nef n’efface

Du temps la trace

Ni l’amertume

Mais sait porter

Et emmener

La fleur anthume


L’obscurité

Ne sait masquer

La ligne de mire

Des étrangers

Qui ont échoué

Sur ces navires


Quand de la vie

Ils ont compris

L’absurdité

Et l’importance

De cette errance

Désespérée


Comme ces bateaux

Amants des eaux,

Vont sur la terre

Les beaux esprits

Vers les pays

Imaginaires

 

 

 



Mer ! Mer !



 

_Criez « Mer ! Mer ! » Quand vous y serez

_Êtes vous un enfant ou un vieillard ?

_Je suis

_quand y parviendrai-je ?

_N'embrassez pas le portulan, il vous parle de dortoirs, de buts.

Les ports ont subi un recensement.

L’arrivant matricule chaque étoc, le partant chaque récif.

La frontière reste le sujet.

Cette fissure de chine est une silhouette mythologique, un piédestal aride où rien ne pousse sinon le liseron des cultures.


L’honnête homme parle aux honnêtes hommes


La plaine d’électrum naît vers deux heures, quand les nues baisent la glaise et que la brume, mémoire des déluges, emprunte le vallon des saisons.

Quelques reflets vaporeux, elle est là, linceul d’une journée soufflée.


Pour ne pas dormir je me récite un extrait du manuel de myopie.

Prenez une portée de révolutionnaires.

 Cent !

 Trouvez un espace consacré, puis rassemblez-les mieux qu’ils ne peuvent.

Alors la chorale virile des cœurs bienfaisants impose, dans un désordre retentissant, la chanson de Clément.

 

Tous pour chanter, aucun pour planter un cerisier.


Avançant, je passe de la tuile au verre en foulant le tablier de l’espèce fait de goudron et quelques plumes noires candidates aux orgies de vengeance.

O faîtes de verre, voici vos murs porteurs.

Voici le réseau encombré de longues tresses pélagiques plombées de stress.

Cette ville n’est pas debout, elle est au garde à vous !

Sa bouche suturée, ses yeux transpercés, ses oreilles trop grandes, ses mains céllophanées, ses parfums dispersés.

Je ne vois pas un nid de serpentaires sur ces hauteurs victorieuses, seulement de petits vertébrés, passagers indolents allant.

Mais ici naissent les fleurs de béton, milliards de légendes qui me racontent leurs histoires et que parfois j’embrasse.


Chaque seconde connaît une nouvelle donne.

La mue dresse et assoit à l’envie.


Du verre à la terre, les foudres d’une vie, une marche dans le maquis du sens.

La vie dans ce parcours, dans ce voyage.

Les feux roulant de l’absurde me dispersent. Les mâchoires du reptile n’étreignent-elles que sa chair ?


Sortir de l’urbanité puis sortir de la ruralité.

Reproduire ce schéma autant de fois qu’il sera nécessaire à la digestion.

Et la terre, cette matière, dans mes narines.


Plus loin et plus tard, au petit jour, je vois un camion criard et peuplé mordre le bas coté.

Deux inconnus, un pour toiser l’ornière et l’autre pour hurler la défaite, ont lesté leur véhicule d’une cage puante, du tombeau de la force.

Huit écoliers envoûtés, mordant aux cris et aux couleurs, approchent du camion flamboyant.

« Voyez la puissance de l’homme ! », braille l’inconnu sans lettre.

Un rendez vous est prit, dimanche midi, place de l’hôtel de ville.


Un nouvel enfant, passant, trouvant après la dispersion une crotte de lion, la ramasse.

Qui montre un lion et cache son anus ?


Derrière l’église, un groupe se bâfre aux pis du prestige.

Les louches abondantes parviennent immanquablement à la poignée de goitres effrayés par le manque.

Entonnoir électif ! Pénètre les bouches décorées, déverse au cœur des nobles panses les fruits attendris, les viandes digérées.

Il y a peu, dans de tels mess, on injectait la sainte graisse loin des parcelles évidées, loin des champs de bataille où l’homme se cuisinait à la moutarde.


Le corps, la nature.

L’âme, la culture.


Quel arbre ne fut pas mis en terre par du vent, par de l’homme ?

Un halo d’amour sur les canines, de la poudre de foi sur la sueur, quelques mots sur la mort et une lame sur mes joues.

Le canular tranchant nous promet au formole.


Difficile, à chaque carrefour, de ne pas choisir l’anachorèse.

Ici du béton infesté d’allégories, au nord des accents de briques rouges et du jaune en de rares éclats de mosaïque, comme autant de relais.

Étoiles naines figées dans l’or millénaire, vous me réchauffez quand le soleil au soir rougit la bile noire.

 

Le soleil au soir rougit la bile noire.


Adieu aux platanes, il me souvient, vos palabres sur le voyage et votre goût du libre arbitre.

Adieu aux platanes gardiens des bas-côtés, chaussés de fossés dépotoirs, emmanchés dans les terres mineures

Ô longs cimiers des caniveaux qui m’apprirent les contours de la volonté !

Ô lianes de névrose qui étreignent jusqu'à la putréfaction les chastes utopies !


Mer ! Mer !

Mer ! Mer !

Mer ! Mer !


 


Les ballerines noires

 


 

De l’aube enfantine

Au crépuscule las

La fièvre mutine

Mènera nos pas


De ballerines noires

Mater matuta

Aux vastes regards

Mater matuta


Coupelle d’atomes

Tournants, mutants

Porte l’arôme

Aux jours ardents


Ondoie à terre

Dans les onctions

Voyage en mer

Pille les grands fonds


Toutes les danses

De la raison

Toutes les transes

Les combustions


Lancer les sentiers

Au cœur des cités

Au sommet des tours

Canopées du jour


La barque solaire

Ou la dévastation


Génie colérique !

Déterre le marteau

Du combat antique

Souffle leurs tombeaux


Nature discobole

Ton astre lancé

Suspendra son vol

Pour nous regarder


Errer souverains

Dans les plaines de pureté


Errer souverains

Dans les plaines de pureté


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